Emma Smith personnage du livre "Appelez-moi Jack !" interview son auteur Sabrina Richard
Ton premier livre « Appelez-moi Jack ! » est sorti dernièrement
aux éditions Kirographaires. Qu’as-tu ressentie la première fois que tu as tenu
ton livre entre les mains ? Et lors de sa sortie ?
Beaucoup de joie et en même temps de l’incrédulité. Si un an auparavant,
lorsque j’ai commencé à mettre les chapitres sur mon blog, on m’avait dit que
mon livre serait publié, je ne l’aurais pas cru.
Lors de mon premier salon du livre, j’ai eu le plaisir de voir que mon
roman plaisait, déjà par sa couverture (elle interpelle c’est vrai), puis grâce
à toutes ces personnes qui me posaient des questions sur mon livre. Ils
lisaient le résumé et étaient tout de suite emballés par l’idée, le concept (un
tueur en série qui se confie à une journaliste).
As-tu passé beaucoup de temps à te documenter sur les méthodes du FBI
et de la police de NY ainsi que sur les tueurs en séries ?
J’étudie, en autodidacte, la psycho-criminologie depuis le milieu des
années 90, cela fait donc un sacré bout de temps que je « baigne »
dans cet univers. Je suis à l’affut des faits divers, tant en France qu’à
l’étranger, avec une prédilection pour ceux commis aux Etats-Unis.
Grâce à plusieurs ouvrages dénichés au fil des années, j’ai pu
acquérir de bonnes connaissances sur la méthodologie du FBI (notamment les
livres de John Douglas, l’un des premiers profilers américains, mais aussi ceux
cités dans la partie bibliographie de mon livre), je visite régulièrement le
site officiel ainsi que celui du NYPD (New York Police Department).
Concernant plus précisément les tueurs en série, j’étudie, comme je le
dis plus haut, la psycho-criminologie. Je lis beaucoup d’ouvrages scientifiques
ainsi que des biographies de tueurs, regarde quantité de documentaires etc. En
compilant toutes ces informations, j’ai créé le personnage de Jack.
Ces tueurs ont une psychologie bien particulière qui n’est pas celle
que l’on représente dans les films (heureusement, aucun tueur en série réel
n’est comme Hannibal Lecter). Jack est différent, c’est un personnage réaliste
avec ses doutes, ses « émotions », ce qui en fait quelqu’un de plus
dangereux.
Combien de temps as-tu passé à
l’écriture du roman ? L’as-tu écris d’une traite ou bien as-tu eu
besoin de faire des pauses ?
Les premiers chapitres ont été écris en 2008, puis pour des raisons
personnelles j’ai mis mon roman en pause. J’ai repris le manuscrit deux ans
plus tard… Un matin j’ai eu un déclic, l’histoire s’est imposée à moi et je me
suis remise à écrire. Certains chapitres de la première version ont été
intégrés au récit, mais pas la majorité. 95% du livre ont été rédigés entre le
25 juin 2010 et le 25 juin 2011 (je m’étais fixé comme défi d’écrire le livre
en un an, ce que j’ai réussi).
As-tu été surprise de ce que
pensent les lecteurs de ce premier roman ? Quelles ont été les réactions qui t'ont le plus touchée ?
Les lecteurs se sont attachés à toi Emma, héroïne du livre. Certaines
femmes se sont identifiées à toi, se reconnaissant dans ce petit bout de femme
qui vient tout juste de décrocher son premier emploi, qui ne connais rien à la
vie, et qui, par un (heureux ?) hasard, va devenir la confidente d’un
serial killer.
Une autre catégorie de lecteurs a été séduite par Jack et a même eu de
la compassion pour lui (c’est là que j’ai été surprise, je pensais être la
seule à compatir pour cet homme).
Les réactions qui me touchent le plus c’est lorsque je croise par
hasard des lecteurs ou lectrices et que, d’emblée, ils me disent quelle est la
scène qu’ils ont le plus aimé. Pour beaucoup il s’agit du chapitre
« Macabre découverte », pour d’autres, ils m’avouent leur peine pour
Katarina… certains ont même pleuré. Ayant une tendresse particulière pour cette
enfant, j’avoue qu’en relisant le texte, j’ai eu les larmes aux yeux.
Plusieurs personnes qui ont lu le roman ont comparé Jack et moi avec
Clarice et Hannibal du silence des agneaux. T’es tu inspiré du film ?
C’est vrai que plusieurs personnes ont comparé Jack et toi à Clarice
et Hannibal, d’autres ont comparé Jack à Dexter Morgan… C’est un plaisir que de
lire de telles comparaisons mais je ne me suis pas du tout inspirée de ce film
ou de cette série pour écrire mon livre. Jack a été créé en compilant la
psychologie de plusieurs tueurs en série (comme expliqué dans la partie
Bibliographie de mon livre).
Qu’est-ce qui t’a décidé à envoyer ton manuscrit chez des éditeurs en
vu d’une possible publication ?
Dès les premiers chapitres publiés sur le blog, les lecteurs me
laissaient leurs remarques et j’avais déjà une idée du public intéressé. J’ai
tenu compte de leurs idées et suggestions, j’ai intégré une petite histoire
d’amour (le souhait de certaines lectrices), et les mois passant, ce qui
n’était à la base qu’une petite histoire publiée sur le web est devenu un
véritable roman.
Poussée par les lecteurs, j’ai fait corriger mon manuscrit par une
professionnelle puis je l’ai envoyé aux maisons d’édition. La première réponse
que j’ai reçu émanait d’une grande maison qui, tout en vantant certaines
caractéristiques de mon livre, me demandait de supprimer certains passages (les
flash-backs). Je n’ai pu me résoudre à les supprimer car ils ont leur
importance dans l’histoire (même si pour certains ce n’est pas flagrant dans le
tome 1, cela le sera dans le tome 2).
J’ai donc attendu les réponses des autres maisons et ce sont les
éditions Kirographaires qui m’ont envoyé un contrat à compte d’éditeur (j’avais
d’ores et déjà refusé deux contrats à compte d’auteur).
Si ton livre était une musique quelle serait-elle ?
Une musique m’a accompagné durant l’écriture de ce roman, il s’agit de
« Messa da requiem : Libera me » que certains connaissent
sûrement grâce au film « Entretien avec un vampire » avec Tom Cruise
et Brad Pitt, adapté du roman d’Anne Rice.
Excepté le plaisir de la lecture, Qu’est-ce que tu aimerais que le
lecteur retienne de ton livre ?
Plusieurs scènes marquantes vont forcément rester imprimées dans
l’inconscient des lecteurs (la scène de crime dans Central Park, l’autopsie ou
encore celle se déroulant dans le parking souterrain…). Ce que j’aimerai que le
lecteur retienne c’est l’ambiance du livre, ce qu’il a ressenti au fil de sa
lecture, quand il a eu peur, qu’il a pleuré ou qu’il a été rempli de haine
envers Jack. Certains lecteurs ont eu des réactions émotionnelles mais aussi
physiques en lisant mon thriller. C’est la plus belle récompense qu’un auteur
puisse recevoir, que son lectorat réagisse autant à la lecture de son livre.
Où en es-tu dans l’écriture de ton second tome de mes aventures?
Le second tome « Jack a dit ! » est en pause pour le
moment, j’ai vraiment beaucoup de recherches à faire et les multiples scènes de
crime demandent un gros travail, tant pour le choix géographique des scènes,
mais également en terme de personnages. Une intrigue parallèle à l’histoire est
également prévue, un personnage entraperçu dans le tome 1 va faire son
apparition. Cela va t'amener, Emma, à te poser beaucoup de questions et Lincoln va
être mis à contribution pour t’aider.
Te sens-tu plus stressée pour l’écriture de ce second tome que pour le
premier ?
Ecrire une suite est forcément un challenge pas toujours facile à
relever. La pression est là… Les lecteurs sont impatients de lire la suite de vos aventures. Ils ont des attentes, des interrogations par
rapport à certains personnages. J’espère que j’arriverai à faire la lumière sur
tous les points évoqués dans « Appelez-moi Jack ! » et à faire
plaisir à mes lecteurs.
Ton travail de recherche est-il différent que lors de l’écriture
d’Appelez-moi Jack ! ?
En un sens oui. J’ai une vingtaine de scènes de crimes et autant de
personnages à créer, sans compter l’intrigue parallèle. Il me faut trouver des
lieux, des histoires personnelles, des pourquoi et des comment. Ecrire une
scène de crime est un exercice difficile alors une vingtaine… C’est un travail
de longue haleine et j’espère que le résultat sera à la hauteur des attentes
des lecteurs.
Pour l’aspect médico-légal et scientifique, une simple remise à niveau
est nécessaire, en effet, le tome 2 se situe en 2009 et les méthodes de la
police scientifique ont légèrement évoluées par rapport au livre précédent.
Une petite anecdote sur ton travail d’écriture ?
Je ne m’impose pas de rythme particulier, je ne me force pas à écrire.
Je ne suis pas de ces gens qui restent des heures devant leur écran, à fixer le
curseur qui clignote sur la page vierge de leur traitement de texte. J’écris à
l’instinct, quand je sens les papillons dans mon ventre ou les fourmis au bout
de mes doigts. Des fois c’est un flash ou un rêve éveillé qui me pousse à
allumer mon ordinateur et à « pondre » un chapitre de dix pages.
Certains jours, rien ne vient, et je ne m’en formalise pas. L’inspiration n’est
pas une chose que l’on a sur commande, il faut la laisser venir et se laisser
porter par elle, où qu’elle veuille nous emmener.
Je ne m’impose pas non plus de règles d’écriture, je ne fais pas de
tournure de style alambiquée. J’écris comme je le sens, et comme je le vois
dans ma tête. « Appelez-moi Jack ! » est un thriller
« visuel » et les lecteurs adhèrent.
Après le second tome, as-tu prévu d’écrire une ou plusieurs suite(s)
des mes aventures avec Jack ?
L’idée m’a effleuré, il y a quelques mois, d’écrire un tome 3 mais je
ne pense pas qu’il verra le jour, la boucle sera logiquement bouclée à la fin
du tome 2. Mais qui sait, peut-être que la fin initialement prévue ne sera pas
celle qui sera écrite… L’histoire s’écrit des fois d’elle-même et prend des
chemins que l’on n’avait pas envisagé de prime abord.
Y’a-t-il des personnes dont le soutien a été particulièrement marquant
dans ton parcours ?
En premier lieu il y a mon mari, Christophe, qui m’a donné des idées
et des suggestions qui m’ont permis de faire évoluer certains personnages et
d’approfondir certaines scènes.
En second lieu il y a bien sûr les lecteurs du blog qui m’ont soutenu
pendant un an, semaines après semaines. Dans les moments de doutes, lorsque je
voulais arrêter d’écrire, ils étaient derrière moi, m’encourageaient et me
faisaient reprendre le clavier. Je ne les remercierai jamais assez pour leur
aide et leur intérêt pour mon livre.
Enfin, je citerai bien entendu mes ami(e)s Facebook, qui, ont acheté
le livre, en parlent autour d’eux, le font voyager en le prêtant à leur famille
et leurs amis, qui partagent mes messages sur leur mur, qui viennent me voir en
salon ou en séance de dédicaces.
Où peut-on te rencontrer dans les prochaines semaines/mois ?
Trois dates sont prévues d’ici à la fin de l’année. On pourra me
rencontrer le samedi 15 septembre prochain au premier salon du livre de
Brétigny-sur-Orge (91) de 14h à 18h à l’Office du Tourisme. Je serai également
présente au salon « La Ferté-sous-Polar » à la Ferté-sous-Jouarre
(77) le samedi 24 novembre ainsi qu’au salon du livre d’Ile-de-France à Mennecy
(91) les samedi 8 et dimanche 9 décembre.
Qu’est-ce qui te plait le plus dans les rencontres avec tes lecteurs
et que t’apportent-elles ?
Pouvoir rencontrer ses lecteurs est très important, j’ai eu la chance
de rencontrer des ami(e)s Facebook en vrai mais aussi de parfaits inconnus qui,
tous, m’ont félicité pour la sortie de mon roman. C’est très enrichissant, un
vrai moment de convivialité. J’aime que l’on me pose des questions sur les
personnages ou les scènes, que l’on me fasse part de critiques constructives.
Lis-tu beaucoup ? Quel genre de livre lis-tu ?
Je lis entre 70 et 100 livres par an, principalement des thrillers
mais également des livres plus légers tels ceux de Sophie Kinsella pour ne
citer qu’elle. Mes auteurs de prédilection sont James Patterson, Patricia
Cornwell, Jeffery Deaver et Stéphane Bourgoin.
Quel est le livre qui t’a le plus marqué et/ou ton dernier coup de
cœur ? Pourquoi ?
Plusieurs livres m’ont particulièrement marqué ces dernières années
mais les plus récents sont « La couleurs des sentiments » de Kathryn
Stockett, pour le « témoignage historique » romancé de ces femmes
noires qui ont, durant des années, été au service des blancs dans les Etats du
Sud des Etats-Unis, il y a également « Maelström » de Stéphane
Marchand, excellent thriller, que j’ai dévoré en deux jours et « Rien
n’est trop beau » de Rona Jaffe qui décrit le quotidien de ces jeunes femmes
de vingt ans qui découvraient la vie dans le New York des années 50.
Quels sont tes projets à venir ?
Outre « Jack a dit ! », j’ai trois autres romans qui
prennent forme dans ma tête, dont l’un est en cours d’écriture. Il s’agit d’un
drame familial qui se déroule à Paris. Une famille se retrouve confrontée à une
disparition soudaine et doit faire face, jours après jours, malgré sa douleur.
Cela va parler du travail de deuil, de l’entraide entre enfants et parents, de
belle-mère, d’amour perdu… Un roman totalement différent de mon thriller.
Merci à Sabrina d'avoir pris le temps de répondre aux questions.
Vous pouvez retrouver le livre sur la pages des Editions Kirographaires ici
La page facebook du roman est par là
Le site de l'auteur et du livre est à découvrir par ici
Merci beaucoup pour cet interview ;-)
RépondreSupprimerPour les personnes intéressées par mon livre et qui souhaiteraient un exemplaire dédicacé, vous pouvez me retrouver lors d'un des salons cités ci-dessus ou m'envoyer un message privé via mon profil Facebook : Sabrina Richard Auteur.